Quand bousculer les codes devient nécessaire
Et si la clé pour débloquer certaines situations en management résidait dans une approche inattendue ? Lorsque les méthodes traditionnelles de feedback, les entretiens individuels et le management bienveillant échouent, une communication disruptive peut s’avérer salvatrice. Loin d’être une provocation gratuite, elle vise à provoquer un “déclic” et à sortir les équipes d’une inertie nuisible. Pourquoi et comment l’adopter efficacement ? Décryptage.

Qu’est-ce que la communication disruptive ?

Contrairement à une communication douce et consensuelle, la communication disruptive repose sur des interventions percutantes et inattendues. Elle rompt avec les schémas habituels en utilisant des messages directs, parfois confrontants, pour provoquer une prise de conscience. L’objectif n’est pas de heurter, mais de secouer des croyances ou habitudes figées afin de susciter une réflexion profonde et un changement d’attitude.

Pourquoi les approches classiques échouent-elles parfois ?

Dans certaines situations, les méthodes traditionnelles de communication peuvent perdre en efficacité :

  • Habitude et complaisance : À force d’adopter un discours trop prévisible et diplomatique, les managers risquent de voir leur message se diluer. Les collaborateurs finissent par s’y habituer et n’y prêtent plus attention.

  • Repli sur soi : Une équipe peut s’enfermer dans ses certitudes, bloquant ainsi toute remise en question.

  • Tensions non résolues : Lorsque les conflits persistent sans évolution, un choc verbal bien dosé peut être la clé pour débloquer la situation.

  • Manque d’urgence et d’impact : Parfois, l’immobilisme vient d’un manque de prise de conscience des enjeux réels. Une communication plus incisive peut réveiller les consciences.

Quand et comment utiliser la communication disruptive ?

Cette approche n’est pas à utiliser systématiquement, au risque de créer un climat anxiogène. Elle doit être employée avec discernement et dans des contextes spécifiques.

1. Lorsque les tensions stagnent

Problème : Un conflit larvé qui ne trouve pas d’issue malgré plusieurs tentatives de dialogue. Solution disruptive : Poser une question inattendue pour changer de perspective. Exemple : « Si nous étions une autre entreprise, comment aurions-nous abordé ce problème ? »

2. Pour briser les silos et encourager la collaboration

Problème : Une culture du travail en silos où chaque département agit de manière indépendante, nuisant à la performance collective. Solution disruptive : Mettre en évidence l’impact direct de cette fragmentation. Exemple : « Chaque service avance dans son coin, et cela nous ralentit. À quoi ressemblerait notre succès si nous travaillions enfin ensemble ? »

3. Face à un immobilisme collectif

Problème : Une équipe qui manque de dynamisme et peine à s’investir pleinement. Solution disruptive : Mettre en lumière les conséquences de l’inaction. Exemple : « Si rien ne change, voici où nous serons dans un an : dépassés par nos concurrents. Sommes-nous prêts à accepter cela ? »

L’objectif est d’amener à une prise de conscience, pas de blesser. Ce qui fonctionne avec une équipe expérimentée peut ne pas convenir à des collaborateurs plus juniors. Après une prise de parole marquante, il est essentiel d’instaurer un suivi pour canaliser l’impact en actions concrètes.

Conclusion : Un outil puissant pour le manager agile

Oser la communication disruptive, c’est sortir des sentiers battus pour rappeler l’essentiel : l’objectif collectif et l’engagement de chacun. Lorsqu’elle est utilisée avec discernement, cette approche peut redynamiser une équipe et relancer le dialogue là où les méthodes traditionnelles ont échoué.

Prêt à tenter l’expérience ?